Billet d'humeur Zazous n°47
Hérissonnes, Escargots,
Calé entre September - le septième - et November - le neuvième mois, entre équinoxe et solstice, Octobre voit s’installer l’automne boréal qui avance de son pas lent vers l’hiver à venir. Petit à petit, tout se rétrécit, la lumière nous échappe un peu plus chaque jour, la nature ralentit et commence à se retirer, une fois passées les vendanges tardives…
Ce huitième mois amorce le repli sur soi, l’envie de se mettre à l’abri. C’est aussi une période de flamboyance dominée par les tons chauds et enveloppants : ocres des légumes et des fruits, brasiers des couchers de soleil, arbres rougissants, premières flambées.
L’automne nous met le rouge aux joues tout en nous ramenant dans le cocon de nos maisons, dans le secret de nos cœurs. Il nous fait ralentir le rythme pour affronter l’hiver et si les temps sont à battre le pavé – on ne manque pas de sujets pour s’énerver - c’est pourtant une époque où il est bon de faire l’éloge de la lenteur et de la paresse.
Signes de grande sagesse dans des temps et cultures révolues, ces anciennes qualités ont été diabolisées, disqualifiée par le monde moderne. Le productivisme et la frénésie industrielle et capitaliste ont fait de nous un peuple de lapins blancs courant après le temps – puisque le temps, c’est de l’argent.
« Le monde a tué la lenteur. Il ne sait plus où il l'a enterrée » Christian Bobin
Pourtant lenteur et paresse ne devraient-elles pas nous inspirer pour construire de meilleurs lendemains ?
On les a vu repointer le bout de leur nez sous la forme d’un art de vivre, la Slow Life et du concept de décroissance, tous deux nés au plein cœur de la frénésie des années 80. Lentement, ces visons font leur chemin, apparaissant pour certains comme la seule voie possible à la continuité de la vie humaine sur terre. A l’instar des économistes Jason Hickel (Less is more) et Timothée Parrique (Ralentir ou périr), ne doit-on pas envisager le grand ralentissement comme seule option ? Considérer que la décroissance, qui n’est pas une récession, mais un choix idéologie et politique, est la clé de notre survie et de notre libération ?
« La lenteur n’est pas un défaut de vitesse, mais bien plutôt le plus haut degré de résistance à un monde qui s’emballe et cherche à enrôler les hommes dans une course sans fin vers l’accélération » Laurent Vidal.
Prenons donc le temps de nous poser et de réfléchir avant que nous emporte la folie consumériste de la fin d’année.
« Paressons en toute chose, hormis en aimant et en buvant, hormis en paressant » Gotthold Lessing.
Prenons le temps donc et paressons. Et faisons du hérisson et de l’escargot les symboles de notre révolution.
Lentement vôtre,
Le lamantin, alias Laurent
Le koala, alias Olga
L'étoile de mer, alias Isabelle
L'hippocampe, alias Valérie
La tortue, alias Emilie
La hérissonne, alias Becky
Le panda, alias Stéphanie
L'escargot, alias Théodore
Cet automne va recouvrir les présentoirs de…
Légendes d’Anna Stead : Tout droit sortie de l’univers de Tolkien, cette collection nous transporte dans le monde des contes et légendes, du folklore et de la mythologie créant des paysages imaginaires et fantastiques où se côtoient dragons, magiciens, elfes et licornes.
Belles Balades de Sayaka Abe : Une promenade toute en douceur dans les rues de Paris, intemporelle et poétique réalisée à partir des gravures de l’artiste, qui donne envie de se poser pour regarder couler la Seine.
Les Estampes de Felix Vallotton : La plus belle éloge de la paresse ! Née du partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, cette collection de reproduction des sublimes estampes gravées sur bois et imprimée en noir et blanc célèbre le centième anniversaire de la mort de l’artiste. Lié au courant des Nabis, il est actuellement exposé à la bibliothèque Richelieu avec nombre d’autres, dans une superbe rétrospective de ce mouvement artistique. A découvrir jusqu’au 11 janvier 2026
Les carnets BnF : Autre aspect de ces échanges artistiques, une série de carnets dédiés a été initiée et grandit au fil des ans : un total 32 carnets édités à ce jour à partir du fond BnF – un total de 54 œuvres présentées en recto verso. Une collection magnifique qui survole des siècles de création artistique.
Les petites maisons d’Aga Kowalska : Une collection complètement hors du temps faite à partir de collages aux couleurs vives. Cette série de petites maisons imaginaires totalement surréaliste et joyeuse, enfantine aussi - on repense aux gommettes de notre enfance - nous invite à la rêverie.
Histoire naturelle de Marina Vandel : Cette collection remet au goût du jour les anciennes planches botaniques et répertorie animaux domestiques ou de la savane, plantes de nos campagnes ou exotiques, arbres, cétacées dans un très beau travail d’illustration au trait délicat.
Le Paris de Tracey English : Adapte du collage joyeux et coloré, l’artiste nous ramène au pays de l’enfance dans une représentation de Paris à la façon de Papivole, revue et modernisée. Un autre regard posé sur la capitale qui donne envie de s’évader.
Trip de Pavilion Prints : Une collection solaire, lumineuse et intemporelle créée par les deux artistes Jan et Robert dont les talents graphiques de designers textile se déclinent sur papier depuis des années. Mélangeant les styles graphiques, les couleurs vives et chaudes, cette série messagère d’anniversaire et d’amitié réchauffe la saison.
Bass de Pavilion Prints : une mini collection de maxi cartes très graphiques, dessinée à la façon de la calligraphie chinoise d’encre noire et charbonneuse. Très moderne, cette série art brut est présentée avec la collection Vertigo de The Art File, toute en ellipses et dorures.
Et parce qu'Octobre est un mois de révolution et de changement, prenez le temps de lire et relire le fameux "Londres, 32 octobre" de Laurent REIZ, édité par Zazous Editions - à découvrir dans toutes le sobres librairies !
On dit que « Patience est mère de toutes les vertus » et que « tout vient à temps pour qui sait attendre ».
Noël attendra donc son tour parce qu’aller plus vite que la musique n’est pas Zazous !
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